C'est la première bonne nouvelle depuis longtemps pour Eric Woerth. Selon le patron de l'Inspection générale des finances, l'ancien ministre du Budget n'est pas intervenu dans le dossier fiscal de Liliane Bettencourt.
Autrement dit : aucun document démontrant qu'Eric Woerth aurait protégé la milliardaire d'un contrôle fiscal n'a été découvert, au cours de l'enquête réalisée personnellement par Jean Bassère à la demande de François Baroin, actuel ministre du Budget.
Le rapport va même plus loin en précisant que les informations obtenues dans le cadre du contrôle fiscal de François-Marie Banier n'étaient pas de nature à déclencher l'examen de la situation personnelle de Liliane Bettencourt.
Ce document met donc fin au premier acte de l'affaire, l'enquête administrative, qui a consisté à s'assurer du respect des procédures internes. Ses conclusions vont -sans surprise- dans le sens de la défense adoptée depuis le début par Eric Woerth qui n'a cessé de clamer qu'il n'était jamais intervenu dans ce dossier.
Reste que les conclusions de cette enquête n'apportent pas de réponses à toutes les questions posées dans cette affaire et ne lèvent pas tous les soupçons qui pèsent sur Eric Woerth.
Un répit pour l'ancien ministre du Budget
Le rapport du patron de l'Inspection générale des finances est tombé à point : la veille de l'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy. Une intervention au cours de laquelle le chef de l'Etat devrait s'exprimer sur la crise politique que traverse son gouvernement depuis un mois et surtout sur la situation d'Eric Woerth, mis en cause dans l'affaire Bettencourt.
Forcément, dans ce contexte, les conclusions du rapport selon lesquelles Eric Woerth n'a pas protégé Liliane Bettencourt d'un contrôle fiscal, confortent l'actuel ministre du Travail, qui n'a cessé de nier une quelconque intervention dans ce dossier.
Mais les conditions de réalisation en urgence de l'enquête confiée personnellement au patron de l'Inspection générale des finances et qui ne s'appuie que sur les documents écrits conservés par l'administration fiscale, ont été critiquées.
Par ailleurs, ce rapport ne répond pas à toutes les questions posées par les écoutes clandestines réalisées chez Liliane Bettencourt où Eric Woerth est évoqué. Trois enquêtes préliminaires sont en cours. La dernière en date a été ouverte vendredi par le procureur de Nanterre pour vérifier le contenu de ces enregistrements concernant le « blanchiment de fraude fiscale » et d'éventuels conflits d'intérêts. Une enquête au cours de laquelle Eric Woerth et son épouse seront vraisemblablement entendus.
L'étau s'est donc un peu desserré mais Eric Woerh n'est pas sorti d'affaire.