C'est à la fois moins que les peines requises par les avocats généraux, à savoir entre 7 et 20 ans, et à la fois beaucoup trop, selon la défense, pour un dossier qu'elle qualifie de « vide ».
« Cela ne satisfait personne », explique maître Michel Konitz l'avocat d'un des accusés. « Parce que les policiers vont certainement penser que si l’on tire sur eux, cela mérite une peine plus lourde et, d’un autre côté, nous pensons, pour notre part que si l’on traduit quelqu’un devant la cour d’assises, c’est pas avec trois bouts de témoignages sous X, deux personnes qu’ont accusé parce qu’elles ont passé un marché, et puis un type qu’on a trouvé dans la geôle pour effectivement pouvoir raconter n’importe quoi », conclut-il.
En effet, l'enquête s'était heurtée à l'omerta dans la cité, et les douze jours de procès ont été rythmés par le désistement de la plupart de témoins anonymes.
Pour Maître Patrick Arapian, l'avocat de trois autres accusés, c'est le « procès de la banlieue » qui se joue, même si l'avocate générale Marie-Thérèse de Givry avait déclaré en préambule de son réquisitoire : « nous ne faisons pas le procès de la banlieue, ni des jeunes, ni de Villiers-le-Bel ».
Quatre coupables mais à différents degrés
119 policiers ont été blessés en novembre 2007. 90 policiers se sont portés partie civile dans ce procès. Face à eux, quatre jeunes de Villiers-le-Bel.
Il y tout d'abord les demi-frères Amara, ils ont 29 ans tous les deux. L'avocat général Etienne Le Saux les a désignés comme les « leaders » avec « des antécédents de violence ». Ils ont été condamnés à 15 et 12 ans de prison. Puis 9 ans de prison pour un troisième jeune homme, et enfin 3 ans pour un complice, qui avait fourni une arme aux tireurs.
En somme, ce verdict a été salué par l'avocat des policiers blessés, Maître Bruno Bourrier, mais cela ne satisfait pas la défense : elle a 10 jours pour faire appel.