Un remaniement en octobre, voilà qui est tout sauf une surprise. Le président n'ayant jamais caché sa volonté de changer son gouvernement une fois la réforme des retraites passée. L'annonce du président, relayée expressément par les parlementaires convoqués à l'Elysée, sonne donc comme une réponse ou plutôt une fin de non-recevoir envoyée à l'opposition de gauche, notamment à Ségolène Royale qui vient d'enflammer le débat sur les scandales qui minent le gouvernement en dénonçant ni plus ni moins que la corruption du système Sarkozy.
Face à une telle charge, Nicolas Sarkozy a donc décidé de rester droit dans ses bottes. Pas question de changer de cap. Il n'entend réagir « ni dans l'urgence ni sous la pression ». Le président a ainsi réaffirmé son soutien à Eric Woerth, tout en donnant également quelques gages à l'opinion publique : lors du remaniement il promet de tirer « les conséquences du comportement » de certains de ses ministres.
Rien ne bougera donc avant octobre. Nicolas Sarkozy fait clairement le pari que les polémiques notamment celle impliquant son ministre du Travail se tariront d'elles mêmes avec l'arrivée des vacances d'été. Un pari qui semble pourtant bien hasardeux, alors que chaque jour Eric Woerth passe plus de temps à s'expliquer sur l’affaire Bettencourt qu'à défendre sa réforme des retraites.