Pour Jean-Michel Aldebert, le procureur, le doute n'a pas sa place. Selon sa thèse, Kerviel est bien l'unique responsable de la fraude et son comportement quasi machiavélique a bien failli conduire à la ruine, l'une des plus prestigieuses banques françaises. Pour l'accusation, Jérôme Kerviel, 33 ans, est « un professionnel de la fraude, surentraîné, cynique, ayant mis au point un système organisé, méthodique, continu destiné à trahir la confiance » de la banque et de ses salariés.
Pas une fois au cours des débats, les arguments de la défense n'ont semblé interpeller
les représentants du parquet. Même lorsqu'un ancien cadre de la Société générale est venu faire part de ses doutes, expliquant qu'il ne pouvait croire que la banque n'ai rien vu. Le procureur n'avait pas cillé.
Le comportement du jeune trader, toujours inflexible, parfois arrogant, ne regrettant ses actes que du bout des lèvres et au dernier jour du procès, n'a pas non plus arrangé les choses. Durant le requisitoire les procureurs ont démontré que les infractions d'abus de confiance, de faux et usage de faux et enfin d'introduction frauduleuse de données dans un système automatisé étaient bien constituées. Place maintenant aux plaidoiries de la défense.