Daniel Bouton met à mal la défense de Jérôme Kerviel

Dernier des 31 témoins entendus au procès de Jérôme Kerviel, l'ancien PDG de la Société Générale Daniel Bouton, très offensif, a qualifié mardi de «catastrophe» la «fraude» imputée à l'ancien trader, qu'il a exhorté à dire quelles étaient ses motivations.

Très combatif et convainquant, Daniel Bouton, l’ex PDG de la Société Générale a enfoncé la défense de Jérôme Kerviel avec une certaine aisance mieux que ne l’ont fait jusqu’à présent les avocats de la banque. Il a redonné du crédit à la thèse du fraudeur isolé qui a su contourner tous les contrôles internes.

L’ancien PDG dépeint d’abord Kerviel comme un « génie débile, un génie de la dissimulation et du mensonge, et un trader débile au vu des montants qu’il a engagés. Le métier de banquier, précise Daniel Bouton, ce n’est pas jouer son destin en spéculant. Jamais la banque ne l’aurait supporté. Je fais un rêve : que Kerviel reconnaisse qu’il a fait cela seul et qu’il explique pourquoi ».

Les regrets de Kerviel

A sa droite, Jérôme Kerviel se lève imperturbable et, de sa petite voix, il dit qu’il regrette, mais que s’il a commis des fautes, il a été poussé par sa hiérarchie.

« J’ai du mal à l’encaisser, rétorque alors Daniel Bouton. C’est une catastrophe pour une banque de découvrir qu’il y a des opérations dissimulées ».

La défense de Kerviel s’empêtre alors dans les chiffres et les théories, mais en vain, l’estocade a été portée par l’ancien PDG de la Société Générale.

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