C'est sa grande réforme, la dernière sans doute du quinquennat. Celle qui, l'Elysée l'espère, va redorer le blason réformateur d'un président désormais au plus bas dans les sondages.
Nicolas Sarkozy a ainsi rendu mardi soir les derniers arbitrages d'une réforme -qui sans coup férir- va sonner le glas de la retraite à 60 ans, un acquis social majeur. Les Français soupirent mais semblent pourtant résignés.
Alors que l'Europe plonge dans l'austérité, le gouvernement français a su jusqu'à présent limiter la mobilisation avec une communication bien huilée, en rassurant tout à la fois sur la sauvegarde du système de retraites par répartition et en excluant, pour l'instant toute remise en cause des régimes spéciaux.
La potion n'en reste pas moins amère, alors c'est promis les hauts revenus seront taxés et les ministres et les parlementaires sont également appelés à montrer l'exemple. Rien qui ne saurait calmer l'opposition et les syndicats qui promettent une rentrée sociale extrêmement chaude, avant l'examen de la réforme par le Parlement à l'automne.
A l'Elysée on mesure bel et bien les risques, notamment celui de braquer l'opinion à deux ans la prochaine présidentielle. Passé le Mondial de football et les vacances, les Français descendront-ils dans la rue ?
Nicolas Sarkozy joue gros et il le sait mais tout en restant convaincu qu'une « réforme juste » sera non seulement acceptée mais l'aidera à regagner des points dans l'opinion.