En bas des marches de l'Opéra Bastille, les travailleurs en grève sont installés sur des bouts de cartons. Ici une odeur de poulet mafé, là l'appel du « clic clic » des pièces pour la boîte de solidarité.
Les sans-papiers savent que des personnalités viendront poser pour une photo de solidarité, alors ils sont là debout, bien droits, groupés pour les accueillir... Karim et Konté racontent leur combat. « C’est grâce au soutien que l’on peut résister, sinon ce ne serait pas possible !», « On demande une régularisation : on est ici, on travaille ici et on fait que des travaux durs : marteau-piqueur, nettoyage. On cotise et on n’a aucun droit ! ». « On est très-très fatigués, cela fait huit mois que l’on est en grève ! ». L'autre proteste : « on n’est pas fatigué ! », « si on est fatigué mais on a de l’espoir ! » renchérit le premier.
Il porte sur la veste un petit macaron siglé du syndicat CGT et surveille ses troupes : Jean-Albert Guigou de la CGT du département de Seine-Saint-Denis rend hommage au combat des sans-papiers: « Ce qui les fait tenir et nous fait tenir aussi, c’est leur détermination et leur courage. C’est exemplaire : l’expression ‘ils sont dans leur bon droit’ prend ici toute sa force. C’est le fait de vivre comme des homme libres »
Le collectif des sans-papiers sera reçu dans les prochains jours par le ministre de l'Immigration Eric Besson.
Voir aussi :
Le bulletin Le Quotidien des sans-papiers