Italie: Matteo Renzi chargé de former un nouveau gouvernement

En Italie, Matteo Renzi a été nommé chef du gouvernement par le président de la République Giorgio Napolitano, ce lundi matin 17 février. Il tient donc désormais les rênes de l’Etat italien, à 39 ans seulement. Et il promet « de l’enthousiasme » et de « l’énergie » pour réformer l’Italie.

Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir

La tâche s’annonce délicate pour le jeune maire de Florence. On le constate d’autant plus que Matteo Renzi a accepté le mandat de former un nouveau gouvernement, mais avec réserve parce que la situation se révèle bien plus complexe qu’il ne le pensait.

Il n’a toujours pas trouvé un accord avec son allié potentiel et indispensable de droite, Angelino Alfano, leader du parti Nouveau centre droit (NCD). Celui-ci réclame des portefeuilles ministériels importants, un programme de gouvernement précis, équilibré, c’est-à-dire qui tienne compte des orientations de l’ex-dauphin de Silvio Berlusconi. Les deux piliers du futur gouvernement devraient se rencontrer aujourd’hui pour un tête-à-tête décisif.

Qui dans le gouvernement ?

L’autre problème, c’est la composition de l’équipe gouvernementale.

Matteo Renzi n’a pas réussi à convaincre l’écrivain Alessandro Baricco pour le portefeuille de la Culture, ni Andrea Guerra, dirigeant du premier groupe industriel du pays Luxottica, pour le ministère du Développement économique.

Et il aurait essuyé le refus d’autres personnalités importantes, non confirmé officiellement.

Des refus donc, mais aussi des hésitations, comme celle de la brillante économiste Lucrezia Reichlin, pressentie pour prendre la tête du ministère-clé de l’Economie. Autant de raisons pour lesquelles Matteo Renzi doit se montrer moins pressé.

Dans sa brève déclaration à l’issue de son entretien avec le président de la République, il a souligné que l’objectif visé est d’arriver au terme de la législature en 2018 et il a annoncé un calendrier de réformes très serrées : réformes institutionnelles au mois de février, nouvelle politique pour l’emploi au mois de mars, réforme de l’administration publique au mois d’avril, réforme du fisc au mois de mai. Il promet de mettre au service de son pays tout son enthousiasme, tout son courage et toute son énergie.


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Elu secrétaire du Parti démocrate italien en décembre dernier, Matteo Renzi n'a pas attendu longtemps pour débarquer Enrico Letta et prendre sa place de président du Conseil.

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Celui que l'on compare parfois à l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair, pour son charme personnel et la rapidité de ses coups politiques, est né à Florence en janvier 1975. Publicitaire de profession, il s'est engagé très tôt en politique, soutenant l'ancien Premier ministre italien Romano Prodi lors des élections parlementaires de 1996.

 Elu président de la province de Florence en 2004, à la tête d'une coalition de centre-gauche, Matteo Renzi devient maire de Florence en juin 2009. Dynamique, ambitieux, « assoiffé de pouvoir » pour certains, celui qui vient d'être nommé président du Conseil a un physique de gendre idéal, capable de séduire à gauche mais aussi à droite, au point d'impressionner jusqu'à Silvio Berlusconi.

« Renzusconi »

D'ailleurs ses détracteurs l'ont surnommé « Renzusconi », mais il ne se porte pas plus mal pour autant : un récent sondage d'opinion lui accorde 54 % d'opinions favorables. Matteo Renzi se fixe comme horizon la fin de l'actuelle législature, en 2018.

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