Avec notre envoyée spéciale à Bruxelles, Mounia Daoudi
C'est un peu le leitmotiv de tous les dirigeants européens qui vont chercher, dans les jours et dans les semaines à venir, à soutenir la Grèce : rappeler qu'elle a toute sa place dans la zone euro. Mais rien n'est moins garanti puisqu'aujourd'hui tout est suspendu aux résultats des élections législatives du 17 juin prochain.
Si les partis pro-européens ne parviennent pas à remporter ce scrutin, l’avenir de la Grèce dans l'union monétaire est loin d’être assuré. Et même si les Européens affirment officiellement qu'il n'y a pas d'autre alternative, officieusement, on s’active pour préparer une sortie ordonnée de la Grèce de la zone euro. En tout cas, le sujet n’est plus tabou.
Le second dossier est évidemment la relance de la croissance. Vu le contexte économique actuel, Français et Allemands sont contraints de parvenir à des compromis, il en va de la stabilité de l’ensemble de la zone euro. Tous les sujets vont être abordés ce soir, y compris celui des euro-obligations auquel l'Allemagne est très hostile.
Mais les Européens vont surtout mettre en avant les instruments de relance de la croissance qui ne posent pas problème. Il y a par exemple celui de la recapitalisation de la Banque européenne d'investissement, la BEI, qui pourrait apporter sa garantie pour le financement de grands projets aux côtés d'investisseurs privés.
L'Allemagne pourrait également donner son accord à un projet cher à François Hollande, celui des euro-projets. Il s'agit en substance d'émettre des obligations européennes qui seraient exclusivement destinées au financement de grands projets d'infrastructures dans les secteurs, par exemple, de l'énergie, des transports, de l'environnement ou encore de l'internet. Berlin, tout comme Paris, devraient également donner leur feu vert à l'utilisation des fonds structurels européens pour financer certains projets notamment en Grèce où il y a urgence. Un signal fort envers les Grecs