C'est donc vers un consensus droite-gauche sur le plan de sauvetage proposé par Bruxelles le 27 octobre dernier, que la Grèce semble s'acheminer. Ce 3 novembre 2011, pourtant, le pays s’apprêtait à sentir les secousses d’un énième séisme politique : après les défections successives au sein de son propre parti, le Pasok, au Parlement grec, Georges Papandréou voyait sa position considérablement affaiblie. L’annonce d’une probable démission bruissait même à Cannes, où les représentants des vingt plus grandes puissances économiques mondiales se réunissent actuellement, pour se pencher, notamment, sur la crise grecque et ses conséquences sur la zone euro.
Après avoir convoqué dans l’urgence un Conseil des ministres extraordinaire, le Premier ministre grec a annoncé qu’il était prêt à retirer son projet de référendum, annoncé – avec trop de hâte pour beaucoup de commentateurs - en début de semaine. « Même si nous n’allons pas à un référendum, qui n’a jamais été une fin en soi […], je salue la position du parti de l’opposition de droite », a déclaré Georges Papandréou lors de ce Conseil des ministres. En effet, le leader de la formation politique Nouvelle démocratie (opposition), Antonis Samaras, s’est dit prêt à apporter son soutien à l’actuelle majorité sur un vote favorable au plan d’aide européen au Parlement.
Pour autant, la tête de Georges Papandréou n’est pas sauvée. Dans le camp socialiste, son annonce, presque unilatérale, de la tenue du référendum, a semé la discorde et créé la division. Cinq de ses ministres, dont celui des Finances, Evangelos Venizelos, se sont opposés à cette idée. Au Parlement, cette même annonce a provoqué le départ de deux députés du Pasok, faisant perdre la majorité au parti de Papandréou, à la veille d’un vote de confiance crucial. Dans le même temps, l’idée de la formation d’un gouvernement de consensus a fait son chemin. Et pour la première fois, le chef de file de la droite, Antonis Samaras, n’y est pas opposé. Plus tôt dans la journée, celui-ci avait lui-même évoqué la possibilité de former un « gouvernement de transition » pour faire ratifier le plan d’aide européen rapidement et organiser des élections législatives anticipées.
Sur l’échiquier international, la position de Georges Papandréou n’est pas plus enviable. Lors du bref passage du Premier ministre grec au G20, ce jeudi, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy lui ont fait clairement comprendre que la zone euro pouvait fonctionner sans la Grèce. Et que le robinet à crédit pouvait être fermé si Athènes ne respectait pas les règles édictées par Bruxelles.
Avec AFP