Une réunion d’urgence du gouvernement a été convoquée en fin de matinée au Parlement grec. Les ministres sont entrés les uns après les autres. Certains ont appelé le peuple grec à l’unité. Il s’agit maintenant de décider des suites politiques des derniers événements. En clair : est-ce que le gouvernement Papandréou peut continuer à gouverner ou pas. Tout peut arriver. On s’attend même à démission du Premier ministre.
Ce matin il a perdu l’un de ses plus fort soutiens, le ministre des Finances Evangélos Vénizélos, qui s’est prononcé contre un référendum sur l’appartenance de la Grèce à la zone Euro. Ce dernier estime que l'appartenance de la Grèce à la zone euro est une « conquête historique» du pays qui ne peut pas être mise en doute. Et il ajoute : « Cette réussite du peuple grec ne peut dépendre d'un référendum... »
Le PASOK divisé
Vénizélos est une très forte personnalité politique, qui avait été choisie par Papandréou lors de son précédent coup de poker politique, en juin dernier. Mais ce sont aussi deux rivaux historiques au sein de leur parti, le Pasok. Vénizélos s'est-il offusqué de la décision de Papandréou d'organiser un référendum et tente-t-il d'en reprendre ainsi le contrôle? A moins que ce ne soit une tentative de rebrousser chemin sous la pression européenne... Rien n'est à exclure pour l'instant.
En tous cas, c’est la cacophonie complète puisque Papandréou a affirmé à Cannes que le référendum porterait justement sur l'appartenance du pays à la zone euro. Cacophonie d'autant plus forte que d’autres ministres ont également protesté contre l’initiative du Premier ministre. Deux députés du PASOK l'ont, en outre, lâché en annonçant qu’ils ne lui accorderaient pas leur confiance ce vendredi lors du vote au Parlement.
Si George Papandréou démissionne, un gouvernement d’union nationale n'est pas exclu. C’est en tous cas ce que demandent certains députés du PASOK, mais l’opposition de droite de Nouvelle démocratie réclame plutôt de nouvelles élections. Son leader, Antonis Samaras, n’a jamais trouvé un terrain d’entente avec George Papandréou. C’était déjà le cas lors de la précédente crise politique, en juin dernier. A présent leurs relations se sont encore détériorées. En tous cas, si gouvernement d’union nationale il y a, ce sera sans Papandréou.