Faible mobilisation des électeurs pour les législatives en Grèce

Tout au long la campagne pour ces élections législatives anticipées, la population a affiché sa lassitude et son incertitude à se rendre dans les bureaux de vote. Un sentiment qui semble se concrétiser car à la mi-journée, il n’y avait pas foule dans les bureaux de vote pour élire les 300 députés de la nouvelle chambre. Après la signature du troisième plan d'aide par la gauche radicale, les enjeux de cette élection sont moins clair. L'intérêt des Grecs pour cette élection n'est pas aussi important qu'en janvier.

Avec notre correspondante Charlotte Stievenard et notre envoyée spéciale, Anastasia Becchio

Le Premier ministre grec sortant, Alexis Tsipras, a voté ce matin à Athènes, dans le quartier populaire de Kipseli, où il vit. Le leader de Syriza, premier parti de gauche radicale porté au pouvoir en Europe, au mois de janvier, avait dû démissionner en août après avoir perdu sa majorité parlementaire lors du vote par les députés d'un nouveau plan d'aide, synonyme de nouvelles mesures d'austérité.

Les derniers sondages donnant son parti à quasi égalité avec le parti conservateur Nouvelle démocratie, les indécis - ils seraient près de 15% dont une majorité d'anciens électeurs de Syriza - devraient faire la différence. Aussi, est-ce surtout à eux que s'est adressé Alexis Tsipras, en sortant du bureau de vote. « Le peuple grec, en venant voter aujourd'hui, ne laissera pas les autres décider à sa place. Il va prendre son avenir en mains, a assuré le Premier ministre grec, et ainsi, il va sceller la transition vers une ère nouvelle, en donnant un mandat de continuité, de stabilité et de d'avenir, un mandat de 4 ans, pour un gouvernement solide, dont le pays a besoin ; un mandat pour un gouvernement de combat qui va continuer avec la même détermination à lutter pour les droits de notre peuple, non seulement en Europe mais aussi à l'intérieur du pays. Je suis optimiste, demain commence un autre jour. Nous allons donner des perspectives aux jeunes de ce pays, pour rêver, créer, rester vivre ici, et pour que notre pays redevienne un partenaire solide, qui puisse traiter sur un pied d'égalité en Europe ».

Le Premier ministre démissionnaire appelle les Grecs à élire un parlement et à soutenir un gouvernement de combat pour ouvrir une nouvelle ère. Un appel qui a peu de chance d'être entendu dans ce bureau de vote de Kolonaki, dans un quartier aisé de la capitale grecque. Il n'y a pas une grande affluence. Dans ce quartier, les habitants votent plutôt pour les centristes de La Rivière (To Potami) ou les conservateurs de la Nouvelle démocracie. Ils aspirent avant tout à un retour au calme. Une électrice de Syriza, elle, a redonné sa voix à la gauche radicale. Moins par conviction, mais plutôt parce qu'il fallait bien voter. Le parti ne changera rien au niveau économique, mais c'est le seul qui a des valeurs humanistes, dit-elle.

Dans tous les cas, on est moins défaitiste que dans le quartier de Metaxourgio plus populaire. Ce dimanche matin, beaucoup sont venus voter sans l'espoir de changer quoi que ce soit, après la signature du troisième mémorandum.

Les bureaux de vote ferment en fin d’après-midi à 16h (TU) et les résultats seront connus à 18h (TU).

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