Ukraine: un avion de transport militaire abattu à Lougansk

Un avion de l’armée de l’air ukrainienne a été abattu au-dessus de Lougansk, dans l'Est, ce samedi. Au moins 49 personnes ont été tuées, selon un bilan délivré par le porte-parole de l’armée. Le ministère ukrainien de la Défense accuse les séparatistes et le président Petro Porchenko a décrété une journée de deuil national, ce dimanche.

Un avion de transport militaire ukrainien, un IL-76, a été abattu ce samedi alors qu’il s’apprêtait à atterrir à l’aéroport de Lougansk, dans l’est de l’Ukraine. Selon un premier bilan délivré par un porte-parole de l’armée ukrainienne, au moins 49 personnes ont été tuées dans le crash. Mais les autorités militaires ukrainiennes ont prévenu que « le nombre de personnes qui étaient à bord est en cours de vérification » et que ce premier bilan pouvait être amené à évoluer.

Le quadrimoteur militaire a été la cible d’une « mitrailleuse de gros calibre », selon le ministère ukrainien de la Défense, qui précise dans un communiqué que l’avion « transportait des troupes en rotation et était sur le point d'atterrir à l'aéroport de Lougansk » au moment de l’attaque. Outre les militaires présents à bord, l’avion transportait également des équipements destinés aux troupes ukrainiennes qui combattent les séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine depuis le lancement des opérations « anti-terroristes » par Kiev, au début du mois de mai.

Le 29 mai dernier, un hélicoptère militaire ukrainien avait déjà été abattu par les insurgés pro-russes, dans la région de Sloviansk. 12 soldats ukrainiens avaient alors été tués.

Le président ukrainien, Petro Porochenko, a décrété une journée de deuil national, demain dimanche. Il a par ailleurs affirmé dans un communiqué que « ceux qui sont impliqués dans l'acte terroriste de cette ampleur seront punis. L'Ukraine a besoin de la paix, mais les terroristes recevront une réponse adéquate ».

La Russie accusée de fournir des armes lourdes aux insurgés

Cette attaque intervient alors que ce vendredi, les Etats-Unis ont accusé la Russie de fournir des chars et des lance-roquettes aux insurgés de l’Est ukrainien. Le département d’Etat a repris à son compte les accusations portées la veille par Kiev - jeudi, la présidence ukrainienne avait affirmé que les séparatistes avaient « utilisé pour la première fois des chars » en provenance de Russie. « La Russie va rétorquer que ces chars ont été pris aux forces ukrainiennes, mais aucune unité de tanks ukrainiens n'opère dans cette zone. Nous sommes persuadés que ces chars viennent de Russie », a déclaré Marie Harf, la porte-parole du département d'Etat américain. « Si ces informations étaient confirmées, cela marquerait une sérieuse escalade dans l’est de l’Ukraine », a pour sa part estimé Anders Fogh Rasmussen, secrétaire général de l'Otan.

Réunion à Kiev sur la fourniture de gaz russe

Une réunion entre des émissaires russes et ukrainiens est programmée ce week-end à Kiev, sous l’impulsion de la Commission européenne, qui espérait voir les deux parties parvenir à un accord sur la question de la fourniture du gaz russe à l’Ukraine. Un accord qui semblait cependant peu probable. Vendredi, Arseni Iatseniouk, le Premier ministre ukrainien a ainsi annoncé avoir « chargé les ministères concernés de se préparer dès lundi à la coupure du gaz fourni par la Russie ». La Russie a en effet fixé à lundi son ultimatum : si la dette ukrainienne de 2 milliards de dollars n'est pas payée à cette date, plus aucune livraison de gaz russe à destination de l'Ukraine n'aura lieu sans avoir été payée par avance. L'Union européenne, dont près de la moitié des livraisons de gaz russe passent par l'Ukraine et qui craint de devenir la victime collatérale du conflit, a tout fait pour que reprennent les discussions. Le commissaire européen à l'Energie est allé jusqu'à appeler par téléphone les ministres de l'Energie russe et ukrainien pour tenter de les faire fléchir. Il semble qu'il ait été entendu : la Russie a donné son accord de principe à la reprise de négociations avec l'Ukraine dès samedi à Kiev. Les discussions étaient au point mort depuis mercredi. Un fragile espoir d'accord renait donc.

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