Le président du Parlement géorgien, Irakli Kobakhidze, a annoncé sa démission ce vendredi 21 juin au lendemain de violents heurts entre la police et des manifestants. « La décision d'Irakli Kobakhidze de quitter son poste est une preuve du grand niveau de responsabilité fixé par notre parti et non pas une concession aux demandes irresponsables des partis de l'opposition », a indiqué lors d'une conférence de presse, Khakha Kaladze, secrétaire général du parti au pouvoir Le rêve géorgien.
Les près de 10 000 manifestants à Tbilissi dénonçaient le fait que l'élu communiste russe Sergueï Gavrilov, ait été invité, dans le cadre d'une rencontre annuelle de l'Assemblée interparlementaire sur l'orthodoxie, à prendre la parole devant le Parlement géorgien depuis la tribune du président du Parlement, alors qu'ils considèrent la Russie comme un pays occupant.
Ces violentes réactions reflètent les relations à fleur de peau entre les deux pays près de trente ans après la chute de l'URSS et plus de dix ans après la « guerre éclair » les opposant, et qui s'est terminée par l'occupation de facto par la Russie de deux régions géorgiennes.
■ L'analyse de Tornike Gordadze, ancien ministre de l'intégration européenne de Géorgie
Le milliardaire géorgien Bidzina Ivanichvili, considéré comme le véritable homme fort du pays à la tête de son parti Le rêve géorgien, a déclaré dans un communiqué «partager pleinement l'indignation sincère des citoyens géorgiens». «Il est inacceptable que le représentant du pays occupant préside une rencontre au Parlement géorgien», a-t-il ajouté, précisant avoir demandé au président de l'Assemblée de suspendre la conférence religieuse, regrettant une erreur de type protocolaire.
Au total, 240 personnes ont été blessées, dont 160 manifestants et 80 policiers durant la nuit.
La présidente du pays, Salomé Zourabichvili, a interrompu une visite en Biélorussie pour rentrer à Tbilissi.