Avec notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer
Après 17 jours d’attente et de recomptages, les Stambouliotes connaissent enfin le nom de leur nouveau maire. Ekrem Imamoglu, candidat de l’opposition, l’emporte par 13 729 voix d’avance dans une mégapole de plus de 16 millions d’habitants. Il entre officiellement en fonctions, mais la bataille n’est pas pour autant finie.
Comme le voulait le président Recep Tayyip Erdogan, son parti, l’AKP, a demandé cette semaine l’annulation du vote et la tenue d’un nouveau scrutin. Les 11 juges du Haut Conseil électoral – une institution officiellement indépendante – vont devoir décider si des « événements » ont pu « influencer le résultat du vote », selon les termes vagues de la loi électorale turque.
Depuis le lendemain de l’élection, le parti au pouvoir dénonce des erreurs et des tricheries. Son candidat, l’ancien Premier ministre Binali Yildirim, estime que la victoire lui a été volée. De son côté, l’opposition accuse le président Erdogan d’être prêt à tout pour conserver Istanbul.
Le Haut Conseil électoral devrait annoncer sa décision d’ici quelques jours. S’il donne raison à l’AKP, un nouveau scrutin sera organisé le 2 juin.