Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
Après avoir donné le candidat de l’opposition Ekrem Imamoğlu légèrement en avance par rapport à son rival de l'AKP, le Haut conseil électoral était désormais muet ce lundi soir. Il ne pourra pas le rester longtemps : selon la loi, les résultats officiels devront être publiés 48 heures après la fin du vote, c'est-à-dire mardi soir au plus tard.
Les partis auront ensuite trois jours pour contester les résultats d’un bureau de vote ou de toute une ville. L’AKP a déjà annoncé vouloir déposer des recours, notamment pour contester le nombre de votes « nuls » à Istanbul. Les résultats finaux concernant Istanbul pourraient alors ne pas être communiqués avant la fin de la semaine.
Mais le candidat de l’opposition ne compte pas patienter jusque là. Il a déjà annoncé vouloir se mettre au travail dès maintenant. Il a d’ailleurs déjà changé son compte Twitter, où il indique désormais être maire de la grande municipalité d’Istanbul.
Quel que soit l'issue de la bataille d'Istanbul, ces élections constituent déjà un revers pour le pouvoir turc, en particulier pour Recep Tayyip Erdogan, qui a fait campagne comme s’il s’agissait d’une élection présidentielle. Cet échec s'explique notamment par l'usure de l'électorat qui votait pour la huitième fois en cinq ans, mais aussi par la colère sociale qui enfle contre la crise économique, le chômage et l'inflation. C'est un message pour Erdogan, qui avait fait campagne en évitant de parler d’économie, alors qu'il s'agit de la première préoccupation de son électorat.