Avec notre correspondant à Kiev, Stéphane Siohan
En Ukraine, la loi martiale a pris fin officiellement ce mercredi 26 décembre à 14h dans les dix régions ukrainiennes frontalières ou littorales, dans lesquelles elle avait été proclamée un mois plus tôt. Le président Petro Porochenko a estimé que la situation actuelle ne rendait pas nécessaire sa prorogation, même s'il a déclaré à l'issue d'un conseil national de sécurité que la menace russe n'avait pas disparu.
Selon le président, la loi martiale aurait permis à l'Ukraine de renforcer ses défenses face à un risque d'invasion russe à grande échelle, en redéployant rapidement des troupes et du matériel militaire dans différentes zones du pays.
Mesure politique
Sur le terrain, les populations ont très peu ressenti les effets de la loi martiale, et les sondages d'opinion montrent qu'une majorité de citoyens avait perçu que cette mesure avait des vertus avant tout politiques pour l'exécutif.
Conséquence notoire de cette mesure d'exception : pendant un mois, plus d'un millier de citoyens russes ont été interdits d'accès sur le territoire ukrainien pour des raisons de sécurité.
En réalité, les perspectives d'une invasion russe cet hiver sont plutôt limitées. Si les tensions sont fortes, elles servent également à Petro Porochenko pour mobiliser un électorat fragile. Mais à l'approche d'une élection présidentielle cruciale, le 31 mars prochain, le président ne pouvait se permettre de prolonger la loi martiale.
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