Tensions en mer d'Azov: Porochenko met fin à la loi martiale en Ukraine

En Ukraine, l'état de loi martiale s'est achevé ce 26 décembre, après les annonces de la veille du président Petro Porochenko, qui a mis fin à cette mesure exceptionnelle prise le mois dernier à la suite de l'arraisonnement de trois navires militaires ukrainiens par la marine russe dans les eaux de la mer Noire. Cet incident grave, le premier qui opposait les deux pays en mer depuis le début du conflit en 2014, a fait monter les tensions entre Kiev et Moscou. Vingt-quatre marins ukrainiens sont encore prisonniers en Russie, mais visiblement, les autorités ukrainiennes n'ont pas les éléments en main justifiant de proroger l'état d'urgence.

Avec notre correspondant à Kiev, Stéphane Siohan

En Ukraine, la loi martiale a pris fin officiellement ce mercredi 26 décembre à 14h dans les dix régions ukrainiennes frontalières ou littorales, dans lesquelles elle avait été proclamée un mois plus tôt. Le président Petro Porochenko a estimé que la situation actuelle ne rendait pas nécessaire sa prorogation, même s'il a déclaré à l'issue d'un conseil national de sécurité que la menace russe n'avait pas disparu.

Selon le président, la loi martiale aurait permis à l'Ukraine de renforcer ses défenses face à un risque d'invasion russe à grande échelle, en redéployant rapidement des troupes et du matériel militaire dans différentes zones du pays.

Mesure politique

Sur le terrain, les populations ont très peu ressenti les effets de la loi martiale, et les sondages d'opinion montrent qu'une majorité de citoyens avait perçu que cette mesure avait des vertus avant tout politiques pour l'exécutif.

Conséquence notoire de cette mesure d'exception : pendant un mois, plus d'un millier de citoyens russes ont été interdits d'accès sur le territoire ukrainien pour des raisons de sécurité.

En réalité, les perspectives d'une invasion russe cet hiver sont plutôt limitées. Si les tensions sont fortes, elles servent également à Petro Porochenko pour mobiliser un électorat fragile. Mais à l'approche d'une élection présidentielle cruciale, le 31 mars prochain, le président ne pouvait se permettre de prolonger la loi martiale.

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