Avec notre correspondante à Barcelone, Leticia Farine
Carles Puigdemont de retour en Catalogne, c’est une possibilité envisagée fortement par Madrid qui a mis tout en œuvre pour éviter son apparition surprise dans l’Hémicycle aujourd’hui. Non seulement de nombreux contrôles ont été effectués à la frontière espagnole mais la police a aussi exploré de fond en comble les abords du Parlement, cherchant même dans les bouches d’égouts une possible cachette.
Si les recherches sont d’une telle ampleur c’est qu’en cas de réélection, l’ancien président de la région bénéficierait d’une immunité. Les indépendantistes sont invités à manifester aujourd’hui près du Parlement en portant des masques à l’effigie de Carles Puigdemont, une manière de se moquer de la police qui aurait même envisagé la possibilité d’un sosie.
L'impossibilité d'une investiture à distance
Les indépendantistes ont la majorité au Parlement donc un vote en faveur de Puigdemont est possible. Le problème c’est que samedi la Cour constitutionnelle espagnole avait déclaré que l’investiture de Carles Puigdemont ne pouvait pas se faire à distance et que l’ex-président régional devait demander l’autorisation préalable d’un juge pour se rendre au Parlement.
Des conditions contestées par le chef de file indépendantiste qui a demandé un recours qui sera examiné aujourd’hui à 13 heures. Soit deux heures avant la séance d’investiture.
Trois choix sans Puigdemont
Si Carles Puigdemont y est absent, trois solutions s’offrent au président du Parlement. Il peut tout d’abord désobéir à la cour et mener l’investiture à distance au risque d’être poursuivi par la justice. Il peut ouvrir la séance et la suspendre ou la reporter pour gagner du temps. Enfin, il peut considérer que l’investiture de Carles Puigdemont n’est pas valable et choisir un nouveau candidat.