Avec notre correspondante à Barcelone, Leticia Farine
Après s’être entretenu avec les différents groupes parlementaires, le nouveau chef du Parlement, le séparatiste Roger Torrent, a estimé que Carles Puigdemont était « l’unique candidat » possible pour diriger la région.
« Après avoir réfléchi à celui qui pourrait obtenir le plus de soutiens, je proposerai à la Chambre des députés, le député Carles Puigdemont comme candidat à la présidence de la région. Je suis conscient de sa situation personnelle et judiciaire. Tout comme des menaces qui pèsent sur lui. Mais je sais aussi qu’il a une légitimité absolue pour être candidat », affirme Roger Torrent.
Poursuivi pour sédition, malversations et rébellion dans le cadre de la tentative de sécession du 27 octobre dernier, Carles Puigdemont risque jusqu’à 30 ans de prison. Il aimerait donc être investi à distance depuis la Belgique où il s’est exilé au mois d’octobre, mais le gouvernement espagnol et l’opposition ont déjà averti qu’ils s’y opposeraient.
C’est ce qu’explique la porte-parole du parti socialiste catalan Eva Granados : « Nous allons demander au président du Parlement de revenir sur sa décision. C’est une mauvaise décision, qui ne respecte pas les règles, car il propose un débat d’investiture avec un candidat qui a volontairement décidé de ne pas être présent et qui a demandé à déléguer son vote. Si le président du Parlement ne revient pas sur sa décision, nous déposerons un recours devant la Cour Constitutionnelle, car nos droits auront été bafoués », dit-il.
D’ici à la fin du mois, un débat sur la candidature à distance de Carles Puigdemont devrait avoir lieu lors d’une séance d’investiture au Parlement.
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