Catalogne: avant un vote crucial au Parlement, les indépendantistes manifestent

Après la mise sous tutelle de la région autonome en octobre dernier, le nouveau Parlement catalan siège pour la première fois ce mercredi 17 janvier. Les députés devaient élire, en fin de matinée le bureau, l'organe qui veille au respect du règlement de l'assemblée et qui devrait décider si, oui ou non, l'ancien président de la Generalitat Carles Puigdemont peut être désigné comme candidat à sa succession. Mardi, une marche a été organisée par les indépendantistes.

Avec notre correspondante à Barcelone,  Leticia Farine

Le Parlement catalan a commencé mercredi à siéger pour la première fois depuis le vote d'une déclaration d'indépendance unilatérale, la mise sous tutelle de la région autonome et les élections régionales anticipées du 21 décembre qui ont été remportées par les partis indépendantistes (70 sièges sur 135).

La chambre vote ce mardi pour le bureau du Parlement. Le scrutin devrait sans surprise être remporté par les partis indépendantistes, et ce malgré l'absence de huit députés nationalistes, actuellement en exil à Bruxelles ou derrière les barreaux, dont Carles Puigdemont.

A Barcelone, une marche pacifique avait lieu mardi soir pour demander la libération de ces députés indépendantistes emprisonnés. « Nous sommes des gens de paix, libérez les prisonniers politiques », pouvait-on lire sur les banderoles en tête du cortège de la marche.

« Incroyable dans une démocratie européenne du XXIe siècle »

La marche était organisée en hommage à Jordi Cuixart et Jordi Sánchez, les représentants des associations indépendantistes Omnium Cultural et Assemblée nationale catalane, qui ont entamé leur troisième mois en prison préventive.

Accusés de sédition pour avoir organisé des manifestations en faveur de l'indépendance de la région, ils risquent jusqu'à dix ans de détention. Une décision tout à fait injuste pour Jordi Giro, manifestant de 57 ans, qui estime la situation « incroyable dans une démocratie européenne du XXIe siècle ».

Il évoque le fait que « nous ayons des prisonniers politiques, que le droit de manifester pacifiquement soit réprimé et qu'on ne puisse plus s'exprimer librement ». « Tout cela parce que nous avons essayé de voter lors d'un référendum légal, ce qui est tout à fait normal », ajoute-t-il.

Oriol Junqueras et Joaquim Forn également derrière les barreaux

Pour Silvia Gonzalbo, 55 ans, la justice espagnole a été corrompue par Madrid. « Nous avons décidé de venir aujourd'hui pour dénoncer l'Etat espagnol, explique-t-elle. Ils ont emprisonné des gens sans aucune base juridique. »

« Il n'y a pas de séparation des pouvoirs, il s'agit bien d'une question politique et pas judiciaire. Ça me fait donc de la peine d'appartenir à cet Etat espagnol », conclut-elle.

Les organisateurs ont également rendu hommage à l'ancien vice-président de la région, Oriol Junqueras, et à l'ex-conseiller à l'Intérieur Joaquim Forn, également derrière les barreaux. Alors que plusieurs drapeaux catalans flottaient dans le ciel, la manifestation s'est terminée par l'hymne régional.

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