Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
Le maintien en prison d'Oriol Junqueras, l'ancien vice-président du gouvernement sécessionniste de Catalogne, est une bombe politique. Dans le camp indépendantiste, c'est vécu comme une catastrophe avec indignation. Même la maire de Barcelone Ada Colau, favorable à un référendum, mais pas à une sécession, considère qu'il s'agit, d'« une pure folie ».
Cela va en tout cas avoir un impact politique immédiat : les séparatistes ont gagné les législatives de décembre en sièges, mais il va leur être difficile de former un gouvernement d'ici le 19 janvier, lorsque le nouveau Parlement de Barcelone doit se réunir. Oriol Junqueras, depuis sa prison proche de Madrid, pourra difficilement faire partie du nouveau gouvernement.
Problème similaire du côté de Carles Puigdemont, l'ancien chef de l'exécutif, lui aussi poursuivi par la justice, mais qui s'est réfugié en Belgique. Son camp veut qu'il soit de nouveau nommé Premier ministre de la région catalane. L'ennui est que dès qu'il mettra un pied sur le territoire espagnol, il devrait être aussitôt placé en prison préventive.
Dans le camp espagnoliste, en revanche, on se réjouit. Avec un leader en prison et un autre à Bruxelles, la formation d'un nouvel exécutif séparatiste est plus que jamais problématique.