Espagne: Artur Mas quitte la tête du Parti séparatiste catalan PDeCAT

En Catalogne, trois semaines après les élections régionales du 21 décembre, les indépendantistes semblent dans l'impasse politique. S'ils ont remporté la majorité absolue au Parlement, ils n'arrivent cependant pas à se mettre d'accord sur la personne qui pourrait être élue à la tête de la région d'ici la fin du mois. Dans ce contexte de tensions, l'ancien président de la Catalogne Artur Mas a annoncé ce mardi 9 janvier sa démission à la tête du PDeCAT, le Parti démocrate catalan.

Avec notre correspondante à Barcelone, Leticia Farine

Deux ans après avoir cédé, malgré lui, la présidence de la région à Carles Puigdemont, Artur Mas a déclaré ce mardi faire un nouveau pas de côté. Il abandonne la présidence du PDeCAT, un parti nationaliste de la droite conservatrice qu'il a créé en 2016 à la suite des scandales de corruption qui ont touché l'ancien parti qu'il dirigeait.

Première raison de son départ : Artur Mas est poursuivi par la justice dans plusieurs affaires dont l'une concerne une consultation illégale sur l'indépendance de la région organisée en 2014. La deuxième pour laisser la place à la nouvelle coalition « Ensemble pour la Catalogne » menée par Carles Puigdemont.

« Je considère que le fait d'occuper la présidence du PDeCAT freine l'expansion de ce projet politique qui a eu un grand succès électoral », a reconnu Artur Mas. S'il refuse de parler publiquement de « mésentente » avec Carles Puigdemont, les deux hommes ont eu ces derniers mois des positions très différentes. Artur Mas préfère des élections anticipées face à la déclaration d'indépendance par exemple.

Pour autant, Artur Mas ne se retire pas de la vie politique et envisage même de défendre le projet indépendantiste à l'étranger, a-t-il confirmé à la presse : « Il faut que notre projet soit bien compris et c'est difficile à le faire, parce que vous savez, nous luttons contre un ennemi très puissant, l'Etat espagnol. Donc il faut essayer de bien expliquer cela pour essayer de fabriquer des complicités ailleurs ».

Prochaine échéance en Catalogne, le 17 janvier lors des élections du bureau du Parlement. La majorité absolue des indépendantistes pourrait y être en danger, car huit de leurs députés sont soit en prison soit en exil.

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