En octobre dernier, deux jours après le référendum d’indépendance en Catalogne, le roi avait prononcé un discours très ferme qui avait fortement déplu aux sécessionnistes. Felipe VI avait dénoncé la « déloyauté inadmissible » des dirigeants catalans. Carles Puigdemont, le président destitué de la Catalogne, aujourd'hui exilé en Belgique, l’avait accusé d’être « le monarque de l’article 155 », celui de la mise sous tutelle par Madrid, plutôt que le chef de l’Etat.
Cette fois, pour le discours de Noël, le ton était plus à l’apaisement. « Le chemin ne peut pas mener à nouveau à l’affrontement et à l’exclusion, qui, comme nous le savons déjà, ne génèrent que discorde, incertitude et découragement et ne conduisent qu’à un appauvrissement moral, civique, et, bien sûr, économique, de toute une société. A l’inverse, le chemin doit conduire à la coexistence au cœur de la société catalane, si diverse et plurielle, afin qu’elle retrouve la sérénité, la stabilité et le respect mutuel, de manière à ce que les idées n'éloignent ni ne séparent plus les familles et les amis », a dit le roi d’Espagne.
La Catalogne est loin d’avoir retrouvé la sérénité réclamée par le roi. Les élections de la semaine dernière n’ont pas vraiment éclairci la situation. La séance inaugurale du nouveau Parlement régional doit se tenir le 23 janvier 2018, mais sept élus indépendantistes, dont les deux chefs des principaux partis, Puigdemont et Junqueras sont en exil ou en prison en Espagne.