Allemagne: la fronde des jeunes du SPD contre le projet de grande coalition

Après quatre mois d'imbroglio post-électoral, les sociaux-démocrates allemands décident ce dimanche s'ils acceptent le principe d'une nouvelle coalition dirigée par Angela Merkel, Les 600 délégués du Congrès social-démocrate, doivent accepter ou rejeter le résultat de discussions préliminaires avec les conservateurs, ceux qui s’opposent à cet accord sont les jeunes du SPD.

Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut

Martin Schulz, le président du parti, a dans un discours d’une heure plaidé pour l’ouverture de négociations avec les conservateurs et pour une nouvelle « GroKo », le petit nom abrégé de la grande coalition.

Martin Schulz qui il y a quatre mois après la fermeture des bureaux de vote avait rejeté un remake, a justifié sa volte-face et cherché à convaincre les délégués réticents des concessions arrachées par le SPD il y a dix jours à la droite : mesures sociales, baisses des impôts pour les plus faibles et les classes moyennes, moyens supplémentaires pour le logement social, éducation.

Dans un discours plutôt terne, c’est sur l’Europe que Martin Schulz s’est enflammé évoquant même un tournant historique pour renforcer notamment la zone euro.

Mais la perspective d'une nouvelle grande coallition n'emballe pas tout le monde. Loin s'en faut. Kevin Kühnert, le patron du mouvement de jeunesse des sociaux-démocrates et porte-parole omniprésent des opposants a à nouveau plaidé avec verve contre une nouvelle grande coalition. Il a souligné la perte de confiance de la base dans la direction du parti.

Contradictions

Kühnert a aussi souligné la contradiction entre des responsables qui parlent d’un pré-accord « formidable » avant d’ajouter qu’il n’est pas parfait et que des négociations en bonne et due forme peuvent permettre d’arracher des concessions supplémentaires aux conservateurs.

Les 600 délégués doivent au terme d’une discussion enflammée se prononcer. S’ils approuvent - ce qui est probable - des discussions avec les chrétiens démocrates, l’accord définitif trouvé sera lui soumis aux 440 000 membres du parti.

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