La lettre de Valeria, 32 ans, originaire du nord de l’Italie et arrivée à Naples en 2015, est tout simplement magnifique. D’ailleurs, après sa publication sur Facebook, elle a reçu en moins d’une semaine 30 000 likes et 6 000 commentaires.
En débarquant à Naples, Valeria ne s’attendait pourtant pas à tomber amoureuse de la ville. Elle raconte que lorsque son mari, qui travaille dans l’aéronautique, a été muté à Naples pour deux ans, l’idée même de devoir le suivre l’a d’abord plongée dans la panique la plus totale. Comment allait-elle survivre dans ce far-west du sud ? Un vrai cauchemar qui s’est finalement transformé en rêve.
Valeria, qui se définissait auparavant comme « la fille de région de la polenta », sent aujourd’hui Naples comme sa propre terre, dans toutes ses qualités et ses défauts, « parce que Naples est magique, Naples t’hypnotise et prend ton cœur pour la vie ».
Une lettre contre les préjugés
Pour expliquer son amour pour Naples, Valeria parle davantage des Napolitains que des spécialités gastronomiques ou des couchers de soleil, avec le Vésuve en toile de fond. Elle est surtout passionnée par le mélange de culture, de richesse et de pauvreté que concentre Naples. Chaque angle de la ville, dit-elle, « est un labyrinthe d’histoires, de poésie, de musique, d’amour débordant de vie ». « Les Napolitains savent communiquer, transmettre le goût du présent (…) Si vous leur offrez un sourire, ils vous adoptent comme un membre de leur famille », écrit-elle, avant de terminer sa lettre par ces mots : « Comme nous sommes stupides, nous les gens du Nord, avec nos préjugés, nos habitudes de vie monotone, confortable, bien organisée ! ». Il n’est donc pas étonnant qu’elle ait reçu la médaille de la ville de Naples de la part du maire de la cité parthénopéenne, Luigi De Magistris, toujours attentif aux réseaux sociaux.
De grands écrivains conquis par Naples
Cette belle histoire rappelle les éloges de grands écrivains, dont Stendhal qui fut lui aussi follement amoureux de Naples, et c’est une grande bouffée d’oxygène pour la ville. Car malheureusement, Naples est plus souvent évoquée pour sa criminalité organisée dont elle souffre au quotidien, que sur ses autres visages. Inciter à se libérer des clichés est ainsi une arme pour lutter contre la Camorra.
Parmi les grands auteurs, Goethe a lui aussi été conquis par la ville. « Quoi qu’on dise, quoi qu’on raconte ou qu’on dépeigne, Naples dépasse tout : la rive, la baie, le golfe, le Vésuve, la ville, les campagnes voisines, les châteaux, les promenades… J’excuse tous ceux à qui la vue de Naples fait perdre les sens », écrivait-il dans Voyage en Italie.