Avec notre correspondant au Vatican, Antoine-Marie Izoard
Lors de sa visite à Naples, le pape n’a pas mâché ses mots. D’abord accueilli dans le quartier populaire de Scampia, au nord de la ville, il a notamment écouté le témoignage d’une immigrée et d’un ouvrier.
Sortant sans cesse du texte qu’il avait préparé pour l’occasion, il a déclaré avec force la guerre au travail au noir, à l’exploitation, à la corruption. « La corruption, a-t-il dit, n’est pas chrétienne, elle pue ! »
« Revenir à une vie honnête »
Dans ce quartier contrôlé par la Camorra, la mafia napolitaine, et gangréné par la drogue, le chômage des jeunes atteint un niveau record. D’une voix forte, le pape a alors encouragé les Napolitains à « reprendre (leur) lutte pour la dignité ».
Puis c’est place du Plebiscito, au cœur de Naples, que le pape François a célébré la messe devant plus de 30 000 fidèles. Dans son homélie, il a cette fois-ci pointé du doigt la mafia de façon plus claire encore. Il a exhorté les habitants à réagir « avec fermeté aux organisations qui exploitent et corrompent les jeunes, les pauvres et les faibles, avec le commerce cynique de la drogue et d’autres crimes ».
Quant aux « criminels », le pape François les a appelé à « revenir à une vie honnête ». Devant un parterre de responsables politiques il a aussi invité la grande cité au « rachat » pour « construire un avenir meilleur ».