Avec notre correspondant à Oslo, Grégory Tervel
Comme l’an dernier, c’est dans le petit gymnase de la prison de Skien où il est incarcéré qu’Anders Behring Breivik va comparaître. Mais cette fois, c’est devant une cour d’appel qui a été créée de toute pièce pour répondre à une question centrale : peut-on maintenir un individu en isolement pendant cinq ans et demi, et si oui avec quelles précautions ou mesures compensatoires ?
Le jugement de première instance avait condamné à la surprise générale l’Etat norvégien à revoir sa copie. Il pointait notamment un manque de justifications pour certaines mesures de sécurité, telles que la répétition des fouilles dénudées ou les trop rares promenades en extérieur.
Le terroriste et militant fasciste n’a jamais eu de contact avec d’autres détenus, mais il en a de plus en plus avec des accompagnateurs professionnels. Ses conditions matérielles de détention sont assez enviables par rapport à beaucoup d’autres pays européens. Lors du procès l’an dernier, il n’avait pas montré de séquelles psychologiques dues à l’isolement.
Breivik va probablement utiliser ce nouveau procès comme une tribune pour délivrer quelques messages idéologiques, comme il l’avait fait l’an dernier et lors de son procès en 2012.