Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Boris Johnson s'en est pris à l'Arabie saoudite lors d'une conférence organisée à Rome, il y a quelques jours. Mettant les pieds dans le plat, le ministre a ainsi accusé Riyad d'orchestrer en manipulant des intermédiaires les conflits qui ravagent notamment la Syrie et le Yémen.
Boris Johnson a toujours eu l'habitude de livrer sa pensée sans retenue et nourrit un penchant particulier pour les petites phrases qui fâchent. Un trait de personnalité qui lui valait un certain succès tant qu'il était journaliste ou député, mais qui n'est plus compatible aujourd'hui avec sa fonction de chef de la diplomatie et commence sérieusement à agacer sa patronne, Theresa May.
Surtout quand les propos de Boris Johnson visent un allié que la dirigeante britannique s'est efforcée de courtiser toute la semaine lors d'un séjour au Proche-Orient. Londres veut en effet s'assurer de la pérennité de ses très lucratifs liens commerciaux avec l'Arabie saoudite en prévision du Brexit.
La sortie de Boris Johnson tombe donc bien mal et a obligé Theresa May à se désolidariser de son ministre en faisant sèchement remarquer que ses propos ne reflétaient pas la position du gouvernement. S'il veut conserver son poste, Boris Johnson va devoir changer de ton et vite.