Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Les trois magistrats de la Haute Cour de Londres ont depuis leur jugement subi des critiques d'une rare violence, à la fois de la part des médias de droite pro-Brexit, mais aussi de plusieurs députés et ministres conservateurs, ainsi que sur les réseaux sociaux.
Accusés d'être des « ennemis du peuple », ces juges ont aussi été qualifiés de traîtres et même menacés de pendaison sur Twitter. Ce déchaînement a depuis été condamné par de nombreuses voix au sein de la classe politique et du système judiciaire, qui ont enjoint le gouvernement à condamner des attaques « graves et injustifiées » aux « relents fascistes ».
Face à la pression, Liz Truss a fini par réaffirmer son soutien à l'indépendance de l'institution judiciaire. Mais la ministre de la Justice s'est bien gardée de condamner sans ambiguïté les attaques, et Theresa May n'est, quant à elle, toujours pas sortie d'un silence que certains jugent « embarrassant ». Il faut dire que Haute Cour a infligé un sérieux revers à la Première ministre qui doit activement revoir sa stratégie, car si sa décision est confirmée par la Cour suprême, les débats au Parlement pourraient ralentir et compliquer de façon significative la mise en oeuvre du Brexit.