« Si je venais à mourir subitement, on pourrait te dire que c’est la conséquence d’un suicide, d’un accident (…) ou d’une bagarre avec un autre détenu, (…) mais ce serait un mensonge », écrit Ildar Dadin dans une lettre à son épouse, publiée dans le journal en ligne indépendant Meduza.
Dans ce texte transmis par son avocat, le militant russe d'opposition raconte comment il a été passé à tabac par une dizaine de personnes dans un cachot, suspendu par les bras les mains menottées dans le dos, ou menacé de viol. Des pratiques courantes, selon lui, qui seraient le fait aussi bien de gardiens de prison que du directeur de la colonie pénitentiaire, voire du médecin.
Les ONG de défense des droits de l’homme qui dénoncent régulièrement les violences en prison appellent les autorités russes à libérer Dadin et à faire toute la lumière sur ce témoignage.
Vladimir Poutine va en être informé, affirme le porte-parole du Kremlin. La ligne de défense du Service d’application des peines, elle, commence à se dessiner. Après avoir affirmé que les surveillants avaient eu recours à la force en raison du comportement violent du détenu, l’instance affirme qu’elle n’a relevé aucun signe de passage à tabac visible sur son corps, ce qui a été, dit-elle, confirmé par l’intéressé dans une vidéo.
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