Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
Les prisonniers de conscience sont une cinquantaine, tous musulmans, auxquels il est reproché de ne pas faire partie de structures officielles. Ce sont des adeptes du théologien décédé Saïd Nursi ou des sympathisants du groupe Hizb ut-Tahrir, interdit en Russie, mais autorisé en Ukraine. Les personnes poursuivies sont souvent des Tatars de Crimée. Memorial précise qu'aucune des personnes figurant sur ses listes n'a appelé à la violence.
La liste des prisonniers politiques comprend 52 noms de personnes victimes du caractère répressif d'une politique d'Etat. Parmi ces prisonniers politiques, Memorial évoque les Tatars de Crimée, les Ukrainiens comme le réalisateur Oleg Sentsov, où la responsable de la bibliothèque ukrainienne de Moscou.
L'ONG cite aussi les personnes qui ont exercé leurs droits à la liberté de rassemblement ou d'expression, comme les manifestants contre l'élection de Vladimir Poutine début 2012, ou comme Ildar Dadin, condamné pour avoir brandi une pancarte sans autorisation ou encore des personnes ayant exprimé une opinion sur internet. Enfin, des membres de la société civile, comme certains écologistes emprisonnés sont aussi considérés comme des prisonniers politiques.
Dans la plupart des cas ces personnes sont condamnées pour espionnage ou en vertu de l'article 41, qui comprend les accusations fourre-tout d'extrémisme, incitation à la haine, ou offense au sentiment des croyants.