Avec notre correspondante à Athènes, Charlotte Stiévenard
Le tutoiement était de rigueur entre les deux ministres grec et français des Affaires étrangères. Alors que le gouvernement d'Angela Merkel veut éviter toute restructuration de la dette grecque avant les élections fédérales allemandes de l'année prochaine, Jean-Marc Ayrault a plaidé, au contraire, pour s'attaquer au problème dès maintenant.
« La Banque centrale européenne, d'ailleurs, évoque elle-même la nécessité de traiter cette question si on veut que la Grèce puisse bénéficier des marchés financiers et des aides que la BCE apporte à tous les pays concernés. Donc, je crois qu'effectivement cette question doit être abordée. Plus tôt on l'abordera et mieux ça sera », a-t-il estimé.
Le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Kotzias, a rappelé que ce sont les accords sur la dette allemande après la Seconde Guerre mondiale qui ont permis au pays de se relever. « Personne ne peut se comporter de façon plus dure avec la Grèce que les alliés vainqueurs en 1953 à Londres avec un pays qui avait provoqué la Seconde Guerre mondiale et qui devait deux emprunts depuis les années 1920 », a-t-il expliqué.
Le Fonds monétaire international plaide pour une restructuration rapide de la dette grecque, mais comme il risque de ne pas faire partie du troisième plan d'aide, il n'aura plus voix au chapitre. Une décision qui pourrait renforcer la position allemande dans les négociations.