Paul Magnette, le ministre-président de la région Wallonie, avait décidé de passer par-dessus le gouvernement fédéral belge et la Commission européenne, mais même là, la Wallonie a échoué à faire accepter ses exigences.
La ministre canadienne du Commerce Chrystia Freeland était au bord des larmes en annonçant l’échec des pourparlers malgré les efforts consentis par le Canada. « Il semble évident pour moi, pour le Canada, que l'Union européenne n'est pas capable maintenant d'avoir un accord international, même avec un pays qui a des valeurs aussi européennes que le Canada », a-t-elle regretté en quittant le siège du gouvernement wallon à Namur (sud). « Nous avons décidé de retourner chez nous », a-t-elle ajouté. « Au cours des derniers mois, nous avons beaucoup travaillé avec la Commission et des Etats membres. Mais il semble évident que l'UE n'est pas capable maintenant d'avoir un accord international, même avec un pays qui a des valeurs si européennes que le Canada, même avec un pays si gentil, si patient. »
C’est donc en apparence la fin de la route pour l’accord économique et commercial global avec le Canada. La Commission européenne ne s’avoue cependant pas vaincue et affirme que c’est juste une halte sur le chemin qui mènera à la signature de l’accord. L’espoir existe donc peut-être encore chez les Européens de convaincre tout de même la Wallonie.
Le président de la Commission européenne avait affirmé qu'il ne désespérait pas de trouver une solution d'ici lundi. Jean-Claude Juncker pour lequel cet accord avec le Canada « est le meilleur que l'UE ait pu conclure jusqu'à présent » en termes de libre-échange. Les eurodéputés Verts, opposés à l'accord, ont eux déjà tiré leurs conclusions : les chefs d'Etat et de gouvernement devraient cesser de faire pression sur la Wallonie, dit leur porte-parole Yannick Jadot, et annuler le sommet UE-Canada prévu pour jeudi prochain.