Le secteur agricole était bien représenté dans le cortège samedi. Il est touché de près par le CETA. Le Canada pourra exporter 65 000 tonnes de bœuf, 75 000 tonnes de porc par an vers l'UE.
« Les conséquences économiques seront calamiteuses, explique Emmanuel Haze, de la Confédération paysanne, d’une part parce que le secteur de la viande bovine en France et en Europe connaît une crise sans précédent, notamment liée au fait que la production française est dépendante des marchés du porc et de leur volatilité, et l’arrivée de dizaines de milliers de tonnes de viande bovine, produite en plus à des coûts de production très inférieurs à la production française, va être de nature à faire s’effondrer les prix plus encore, à pousser plus de paysans à la faillite. »
Mardi prochain, 18 octobre, les Etats membres devront approuver l'accord. Mais pas question de laisser passer sans réagir ce texte négocié dans l'opacité et sans débat, selon Nadine Herrati, élue écologiste : « Puisque nous ne sommes pas entendus, et bien il faut mobiliser dans la rue, il faut qu’on entende que la France, et par la voix de ses citoyens, ne souhaite pas que cet accord soit scellé avec le Canada. Nous n’en voulons pas. »
D'après ces opposants, en accélérant les échanges avec un des premiers producteurs de gaz de schiste, le CETA contredit aussi les engagements de la France en matière d'environnement, notamment les accords de Paris de 2015.