Avec notre bureau de Bruxelles,
On se souviendra que sous la pression des Polonais et des Suédois, l’Union Européenne avait, pendant six ans, négocié dans le détail un accord de partenariat bilatéral avec l’Ukraine et avec d’autres pays sortis de l’orbite soviétique. Moscou avait précédemment très mal accepté l’adhésion à l’UE et à l’OTAN des trois Etats baltes, qui faisaient partie intégrante de l’URSS jusqu’à l’effondrement de celle-ci en 1991.
La contre-offensive des Russes a consisté à lancer une union douanière ouverte à leurs anciennes possessions devenues indépendantes, et à faire saboter par le président ukrainien de l’époque, Viktor Ianoukovitch, le projet d’accord entre son pays et l’UE, la veille de la date prévue pour sa signature. C’est cet incident qui a déclenché la crise actuelle, mais depuis lors, le nouveau pouvoir en Ukraine a parafé l’accord et pensait qu’il serait en vigueur au 1er novembre.
Mais l’UE s’est embarquée dans une opération pédagogique vis-à-vis de Moscou afin de démontrer l’innocuité de l’accord pour les intérêts russes. Cette initiative est certes techniquement fondée mais quelque peu décalée politiquement. Du coup la réunion UE – Ukraine – Russie hier vendredi a conclu que, compte tenu notamment de la situation actuelle de guerre civile suspendue en Ukraine, le volet de l’accord portant sur la zone de libre échange euro-ukrainienne ne serait mise en œuvre qu’à la fin de l’année prochaine, au plus tôt.