Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet
Le contenu de ces sanctions avait été décidé vendredi dernier mais il aura fallu une semaine aux Européens pour les activer à cause de leur volonté de chercher une formule qui tienne compte de l’évolution du cessez-le feu et des négociations entre Kiev et les séparatistes, une demande formulée en particulier par les Slovaques mais aussi les Hongrois et les Tchèques qui étaient de prime abord hostiles aux sanctions. En fin de compte ces sanctions seront activées ce vendredi avec à l’horizon de la fin du mois la possibilité de les modifier, de les suspendre voire de les annuler.
Les secteurs de l'énergie et de la défense particulièrement touchés
Elles vont frapper plus intensément les secteurs économiques déjà concernés par le premier train de sanctions. Il s’agit de l’énergie, de l’armement, des marchés financiers ou encore des biens à double usage civil et militaire, en l’occurrence par exemple pour tout ce qui concerne l’extraction pétrolière en mer.
On sait aussi que les activités pétrolières de sociétés semi-publiques comme Gazprom, Rosneft ou Transneft seront directement touchées à deux niveaux : par exemple par l’interdiction de fournir du matériel ou de la maintenance pour l’extraction pétrolière en eaux profondes ou celle du gaz de schiste mais aussi par des restrictions d’accès aux marchés financiers avec interdiction d’emprunter sur les marchés européens, ce qui vaudra aussi pour des entreprises du secteur de la défense. En cas de besoin urgent de trésorerie ces entreprises devront donc mettre la main à la poche. Cinq banques publiques russes dont Sberbank vont voir un mur dressé entre elles et les marchés financiers européens.
Par ailleurs, les interdictions de visas Schengen et la confiscation des avoirs seront étendues à des dirigeants criméens, des séparatistes du Donbass et des oligarques russes. Vingt et un noms ont été ajoutés à la liste des personnes déjà frappées de sanctions financières et de restriction de circulation dans l'espace Schengen.
Après l'annonce de ce nouveau train de sanctions, la monnaie russe, le rouble, a atteint un record à la baisse, jeudi puis vendredi, face au dollar et à l'euro.