[Reportage] Grèce: le ras-le-bol des migrants du camp de Moria

Un incendie important a détruit une partie du centre de rétention pour les réfugiés et migrants de Moria, sur l'île de Lesbos. Une centaine de tentes sont parties en fumée. Dans le centre, des habitants de différentes nationalités se disent à bout.

De notre correspondante en Grèce, Charlotte Stievenard

A l'arrière du camp de Moria, les trous dans le grillage permettent aux réfugiés et migrants de sortir quand ils veulent. Une façon de respirer alors que ce camp prévu pour 2 000 personnes en accueille 4 000. Cet homme originaire de la République démocratique du Congo raconte comment l'incendie a débuté lundi 19 septembre : « Lundi, il y a eu une dispute entre les Africains et les Afghans. On a fait déjà 5 mois [de centre], on en avait marre. On a essayé de [...] se mettre d'accord sur les problèmes. »

Certains attendent depuis plusieurs mois de voir leur demande d'asile examinée. Assis sur un banc, ce Bangladais de 33 ans qui a laissé sa femme et son enfant au pays explique que c'est ça sa priorité : « Je ne suis pas venu ici pour la nourriture. Je suis venu ici pour sauver ma vie. Je penserai à la nourriture quand j'aurai mes papiers, quand j'irai dans un autre pays ou à Athènes. Je trouverai un travail et ensuite je penserai à la nourriture, le sommeil, mes habits. Ici, non. »

Lundi matin, c'est une rumeur qui aurait provoqué les premiers rassemblements. Celle de renvois en Turquie de personnes dont la demande d'asile a été déboutée. Selon l'accord UE-Turquie, cela devrait arriver, mais pour l'instant, tous les migrants renvoyés étaient officiellement volontaires.

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