Grèce: la vie reprend dans le camp de rétention de Moria dévasté par un incendie

En Grèce, sur l'île de Lesbos, un gigantesque incendie, apparemment volontaire, a ravagé lundi le camp de rétention de réfugiés et de migrants de Moria. Des milliers de personnes ont dû fuir les flammes. L'incendie serait volontaire. Il n'y a pas eu de victimes mais le camp a été presque entièrement détruit. Les tentes et containers qui accueillaient les services administratifs sont partis en fumée. 

Les migrants sont presque tous de retour dans le camp de Moira, rapporte notre envoyée spéciale Charlotte Stievenard. Ceux qui n’ont plus d’endroit où loger ont reçu des toutes petites tentes multicolores, mais comme il commence à pleuvoir sur l'île de Lesbos, la situation se dégrade rapidement. L'incendie avait détruit plusieurs logements préfabriqués et une cinquantaine de tentes.

Les autorités locales ont décidé que les réfugiés migrants qui n’ont plus d’endroit où dormir seraient logés dans un bateau spécialement affrété. Il restera au port de Mytilène, principal centre urbain de l'île de Lesbos, le temps que les travaux de reconstruction du centre de rétention de Moria soient terminés. Le centre, qui accueillait environ 5000 migrants (alors qu'il était prévu pour 3500 personnes) a été quasiment détruit par un incendie lundi soir. Neuf migrants ont été arrêtés pour leur implication dans les affrontements qui avaient conduit à l'incendie et des policiers anti-émeute ont été envoyés en renfort sur l'île.

Des solutions provisoires peu satisfaisantes pour les autorités

Le maire de la ville était plutôt en colère en sortant de la réunion avec les autorités locales. Pour lui, héberger les migrants et les réfugiés dans un bateau le temps des travaux c’est une nouvelle solution provisoire qui ne règle pas le problème. Il a ironisé en parlant de hot-spot sur l’eau.

Le maire est opposé à la construction de tout nouveau centre de rétention et veut d’autres solutions comme accélérer le renvoi de ceux qui n’obtiennent pas l’asile vers la Turquie et transférer ceux qui peuvent rester en Grèce vers Athènes. Rappelons que les migrants sont bloqués sur l'île de Lesbos en vertu de l'accord signé en mars dernier entre l'Union européenne et la Grèce. Selon Roland Schönbauer, un représentant en Grèce du HCR, 13.619 migrants bloqués sur les îles, pour 7.450 places d'hébergement. Une situation logiquement explosive.

→ à (re)lire: Assemblée générale de l'ONU: 50 pays s'engagent à accueillir 360000 réfugiés

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