Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Rayonnants, les dirigeants d’Afd se sont exprimés devant la presse, ce lundi à Berlin. L’un d’eux a parlé d’un « succès grandiose », dans une ville qui ne constituait pas, à priori, un terrain favorable au parti, puisque la capitale allemande vote traditionnellement à gauche. Alternative pour l'Allemagne [AfD] a raflé plusieurs circonscriptions dans les scrutins majoritaires, et sans doute, en raison d’une législation particulière, des responsabilités dans différents arrondissements de la ville.
Les membres d'AFD se présentent comme les garants d’un renouveau démocratique. Ils affirment que c’est grâce à eux que la participation a augmenté, et promettent une opposition constructive, tâchant de se présenter comme des candidats sérieux. Il est d'ailleurs vrai qu’ils étaient, dans l’ensemble, plutôt modérés à Berlin, même s’ils ont surtout misé sur leur lutte contre la politique migratoire de la chancelière Merkel. Ils se présentent surtout comme le parti des petites gens.
Et cela, c'est un coup de griffe à la fois pour la gauche (« 27 % des ouvriers ont voté pour nous, 18 % pour les sociaux-démocrates », fait remarquer AfD), et pour la droite (« nous sommes aujourd’hui ce que la CDU était hier », considèrent les cadres du mouvement, histoire de dire que la CDU d’Angela Merkel a viré à gauche et a laissé tomber son aile conservatrice).
Trois élections régionales nous séparent encore de l’élection du Bundestag. Une responsable d'AfD promet, ou du moins espère, que son parti sera l'an prochain la troisième force représentée au Parlement national.