Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Angela Merkel enregistre un deuxième revers électoral en deux semaines. Après la région du Mecklembourg, c'est à Berlin que le parti chrétien-démocrate subit une sévère défaite avec un score historiquement bas. La CDU pâtit des critiques contre la politique migratoire de la chancelière. Les débats au sein du parti sur ce dossier sont alimentés par cet échec électoral. Les conservateurs bavarois en guerre ouverte contre Angela Merkel vont y voir une confirmation de leur opposition.
Mais le rejet est plus large. Chrétiens et sociaux-démocrates gouvernaient ensemble la ville de Berlin. Leur bilan impopulaire explique aussi le recul sévère de ces deux partis. Pour le SPD, qui arrive malgré tout en tête, le résultat historiquement faible n'est pas non plus encourageant à un an des élections générales.
Le président du parti et vice-chancelier Sigmar Gabriel ne peut pas pavoiser. La nouvelle mairie de Berlin, qui sera sans doute dirigée par une alliance des trois gauches SPD, Verts et Linke, peut en revanche être perçue comme un tournant. Les trois partis sont aujourd'hui majoritaires au parlement national, mais une coalition toujours politiquement illusoire.
Le parti populiste de droite Alternative pour l'Allemagne réussit une percée également dans une grande ville traditionnellement à gauche, mais il n'arrive qu'en cinquième position cette fois. L'AfD est désormais présente dans dix des seize diètes régionales allemandes ainsi qu'au Parlement européen. Le parti profite du rejet de ses concurrents traditionnels et séduit avec un programme dénonçant la politique migratoire d'Angela Merkel et ses dangers pour la sécurité intérieure.