Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
« Bien sûr, ce résultat est aussi lié à notre politique migratoire et je suis aussi responsable du mauvais score de la CDU, mais je considère toujours les décisions que nous avons prises comme étant les bonnes. » Angela Merkel assume la responsabilité politique, mais ne cède rien sur le fond. Depuis la Chine, la chancelière a tenu à souligner que beaucoup restait à faire pour regagner la confiance des électeurs et cité deux dossiers importants : l’intégration des migrants et le retour dans leur pays de ceux qui n’ont pas de titre de séjour.
Ces déclarations ne suffiront sans doute pas à briser dans l’œuf les critiques contre la chancelière y compris dans son parti. Personne ne met officiellement en cause sa survie politique. Il est vrai qu’à un an des législatives, les chrétiens-démocrates auraient bien du mal à trouver un ersatz.
Le début de la fin ?
Mais les conservateurs mécontents vont le faire savoir. Les conservateurs bavarois de la CSU qui dénoncent depuis des mois la politique migratoire de la chancelière demandent déjà un changement de cap à Berlin et une politique migratoire plus ferme.
Les sociaux-démocrates alliés d’Angela Merkel critiquent également la CDU et Angela Merkel, mais cette fois parce qu’ils estiment qu’elle n’a pas assez fait concrètement pour accueillir et intégrer les réfugiés.
Les grands gagnants de l’élection régionale du dimanche 4 septembre, l’Alternative pour l’Allemagne, qui avait mené une campagne clairement anti-Merkel, triomphe et évoque déjà le début de la fin pour la chancelière au pouvoir depuis onze ans.