« Cette fois encore, ce sera serré ». Angela Merkel a préféré utiliser un euphémisme de circonstance lors d’un meeting de son parti, samedi matin. Car l’Union chrétienne-démocrate, la CDU, est menacée par une défaite cinglante, voire un désastre ce dimanche soir à l’occasion de l’élection régionale qui se déroule au Mecklembourg-Poméranie antérieure, ce Land de l’ex-RDA qui est le fief de la chancelière depuis la Réunification.
Si seulement 1,3 million d’électeurs sont convoqués aux urnes dans cette région peu peuplée du Nord-Est de l’Allemagne, le poids électoral du scrutin n’est pas négligeable car tout réside dans sa symbolique. La CDU y est créditée de 22% dans les sondages, au coude à coude avec les populistes de droite de l’AfD (Alternative für Deutschland). L’Alternative pour l’Allemagne qui a centré sa campagne sur les réfugiés et les questions de sécurité sera, quoi qu’il arrive, la grande gagnante du scrutin pour sa première participation dans cette région.
L’AfD progresse
Si la CDU arrivait derrière l’AfD, la gifle serait magistrale pour la CDU et Angela Merkel. Un an jour pour jour après sa décision de laisser les réfugiés rentrer massivement en Allemagne, la chancelière, dont la popularité est en baisse, serait encore plus malmenée, y compris dans son parti et parmi ses alliés inconfortables de la CSU bavaroise. Le score des chrétiens-démocrates – qui gouvernent dans le Mecklembourg-Poméranie antérieure dans une grande coalition dirigée par un social-démocrate – sera au centre des commentaires dimanche soir, faisant oublier que tous les partis sont en recul, mis à part les populistes de l’AfD.