Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
En onze ans bientôt à la tête de l'Allemagne, Angela Merkel a dû affronter de nombreuses crises. Cette rentrée 2016 à un an des prochaines élections générales s'annonce particulièrement difficile. Car la chancelière a moins de cartes en main que dans le passé et peine à convaincre ses électeurs. Beaucoup de problèmes sont intimement liés au conflit syrien.
L'arrivée de nombreux réfugiés suscite aujourd'hui des doutes en Allemagne, particulièrement après les attaques de juillet dernier. Cette migration massive suscite une crise identitaire qu'exploite les populistes de l'Alternative pour l'Allemagne avant deux scrutins test en septembre. Et les chrétiens-sociaux bavarois, alliés inconfortables de la chancelière, dénoncent sa politique migratoire. Et les retombées en Allemagne de la crise turque, avec la présence d'une forte communauté issue de ce pays où Erdogan est très populaire, suscitent des inquiétudes.
Le risque terroriste existe, même si le pays a été épargné par rapport à certains voisins. A droite, les propositions sécuritaires se développent comme le montre les débats sur l'interdiction de la burqa ou de la déchéance de nationalité. Des ministres de l'intérieur régionaux conservateurs veulent aujourd'hui adopter une résolution ferme allant plus loin que les annonces plus modérées du gouvernement fédéral il y a une semaine.
Mais si la popularité d'Angela Merkel a baissé, son parti reste stable dans les sondages, elle est sans alternative pour les élections de 2017 dans un pays qui économiquement se porte bien.