Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Plaisanter sur l'installation d'une « guillotine pour enfants » au lieu d'un bac à sable avec le don de 5 000 euros d'un constructeur automobile... cet exemple, tiré de courriels échangés par des collaborateurs de l’entreprise PeWoBe, qui gère neuf foyers abritant 3 000 réfugiés à Berlin, en dit long sur l'estime que portait certains à leurs résidents.
Dans les extraits de courriels publiés le week-end dernier, les quatre correspondants évoquent des réfugiés « pigmentés aux maximum » - une expression typique de l'extrême droite -, la saleté que provoquerait la guillotine et la nécessité d'un crématorium.
Le responsable de la ville de Berlin en charge des dossiers sociaux a résilié les contrats de la société gérant les foyers. L’avocat de celle-ci affirme que les courriels n'étaient pas à prendre au premier degré et ne reflétaient pas les opinions de leurs auteurs.
PeWoBe déjà critiquée
Visiblement pourtant, l'engagement d'une des personnes concernées dans un parti néo-nazi avait laissé des traces. Et les plaintes contre l'entreprise PeWoBe ne sont pas récentes. Suite à des critiques, un groupe venant en aide aux réfugiés s'était vu interdire l'accès aux réfugiés. Des migrants avaient protesté contre une nourriture inconsommable. Le nombre de travailleurs sociaux présents sur place n'était pas non plus suffisant.
Cette affaire est aussi le reflet de contrats conclus à la va-vite par la ville pour trouver dans l'urgence des solutions face à l'arrivée massive de réfugiés. Mais le fait que la municipalité ait été au courant plus tôt d'irrégularités pose des questions à un mois des élections dans la capitale allemande.