Angela Merkel, en baisse dans les sondages à cause de sa généreuse politique d'accueil des réfugiés, sait que ses chances de réélection en 2017 dépendront de son bilan sur le plan de l'intégration.
Selon Bild Zeitung, la chancelière entend passer à la vitesse supérieure et tenter de mobiliser le patronat. D'après le quotidien, une réunion serait prévue en septembre avec les dirigeants de plusieurs grands groupes allemands.
Difficile intégration
L'Allemagne a de forts besoins en main-d'oeuvre, surtout dans les régions riches du pays où règne le plein emploi. Les réfugiés, souvent jeunes, pourraient combler ce déficit en main-d'oeuvre mais leurs qualifications ne répondent pas aux critères très exigeants du marché du travail allemand, sans parler du problème de la langue.
En septembre, le groupe Siemens, le chimiste Evonik, les constructeurs automobiles Opel et Volkswagen ou encore le groupe énergétique RWE, qui ont tous testé l'embauche de réfugiés, veulent présenter à Angela Merkel les résultats de cette expérience et leurs doléances.
Plus d'un million de migrants sont entrés en Allemagne l'an passé et le gouvernement fédéral souhaite que le plus grand nombre puisse avoir accès au marché de l'emploi. Le mois dernier, le Frankfurter Allgemeine Zeitung rapportait qu'au mois de juin, les 30 plus grandes sociétés de l'indice allemand Dax n'avaient employé que 54 réfugiés, dont 50 pour la seule société de logistique Deutsche Post. Le ministre de l'Economie Sigmar Gabriel avait déjà appelé en juillet les grandes entreprises allemandes à faire plus en faveur des réfugiés.