Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibault
Les ministres de l'Intérieur conservateurs - le ministre fédéral Thomas de Maizière et plusieurs de ses homologues régionaux - voulaient par leur déclaration commune défendre l'image traditionnelle de leurs partis, CDU et CSU, perçus comme des garants de la sécurité et de l'ordre.
Il s'agit aussi de se positionner face à la concurrence des populistes de l'Alternative pour l'Allemagne (AFD) qui font de la sécurité et de l'immigration un sujet central, également pour les deux élections régionales de septembre.
Mais si des mesures sont plutôt consensuelles - à gauche également comme le renforcement des effectifs de la police ou de meilleurs équipements des forces de sécurité - d'autres plus symboliques suscitent des débats à droite même.
Déchéance pour les binationaux
D'où, à l'arrivée, des propositions qui relèvent avant tout du plus petit dénominateur commun. Pas de remise en cause globale de la double nationalité posant pour certains des problèmes de loyauté. Mais une déchéance de la nationalité allemande sera possible pour les binationaux participant au jihad. Cette mesure avait déjà été annoncée la semaine dernière.
Reste le débat houleux sur les femmes entièrement voilées, portant la burqa ou le niqab. Thomas de Maizière comme Angela Merkel avait rejeté une interdiction pure et simple jugée anticonstitutionnelle. Les ministres de l'Intérieur conservateurs veulent en revanche imposer l'obligation de montrer son visage là où cela est juridiquement nécessaire : dans les tribunaux, les administrations, les écoles ou au volant. Reste à voir si la gauche critiquant un débat symbolique et électoraliste sera prête à accepter une telle mesure.