Espagne: Mariano Rajoy autorisé par son parti à négocier avec Ciudadanos

La situation d’impasse politique en Espagne semble se débloquer après huit mois de négociations vaines et de deux élections législatives. Le Parti populaire (PP) au pouvoir a accepté de négocier les six conditions proposées par le petit parti centriste en échange de son soutien à l’investiture, même si aucune date n’a encore été annoncée.

Avec notre correspondante à Madrid,  Diane Cambon

Un petit pas vers la sortie de l’impasse vient d’être effectué par les conservateurs au pouvoir. Le Parti populaire, qui a été le parti le plus voté aux élections législatives de juin, a accepté de négocier avec le petit parti centriste Ciudadanos, seule formation à avoir accordé aujourd’hui son soutien à l’investiture de Mariano Rajoy en vue de la formation d’un gouvernement.

Le leader de la droite est toutefois resté flou sur le contenu de ces négociations. Il n’a pas précisé si son parti accepterait les six conditions de Ciudadanos, lesquelles exigent notamment du Parti populaire un nettoyage en interne pour lutter contre la corruption, qui affecte de nombreux membres du parti.

Ciudadanos demande également l'inclusion d'une proportionnalité aux élections. « Ce qui serait un phénomène extrêmement nouveau et capital dans la vie politique espagnole », explique Bernard Vincent, universitaire à l'EHESS spécialiste de l'Espagne.

Pour la jeune formation libérale, ces six conditions doivent être acceptées dans leur intégralité, faute de quoi ils n’apporteront pas leur soutien à Rajoy. Ce jeudi 18 août, les leaders des deux formations doivent se rencontrer pour commencer les pourparlers.

Soutien insuffisant

De plus, comme l'explique Bernard Vincent, ce soutien n'est pour l'instant pas encore suffisant. « La somme des députés de Ciudadanos et celle du Parti populaire ne correspond pas à la majorité absolue de la chambre », rappelle le chercheur. Et même si quelques voix peuvent être obtenues auprès des petits partis régionalistes, « c'est quand même assez compliqué », ajoute-t-il. Pour lui, Rajoy « pense que gagner du temps du temps lui favorise une sortie par le haut ».

De leurs côtés, les socialistes maintiennent pour l’instant leur « non » à l’investiture de Rajoy. Mariano Rajoy a besoin de leur abstention pour être investi, sans le vote des socialistes, il est fort probable que l’Espagne soit obligée de convoquer des troisièmes élections législatives en un an.

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