Avec notre correspondant et notre envoyé spécial à Madrid, François Musseau et Tudor Tapeneag
« Nous sommes une grande nation, et son meilleur instrument, c’est le parti populaire », a déclaré sur un ton triomphal Mariano Rajoy, acclamé au cri de « président » par les siens. Un enthousiasme justifié aux yeux de ce vieux briscard de la politique de 61 ans qu’on disait en perte de vitesse et affaibli à jamais par les scandales de corruption.
En réalité, son parti populaire est la seule formation à gagner des députés : 14 de plus par rapport au scrutin de décembre dernier. Les autres partis politiques chutent : socialistes, centristes de Ciudadanos et alternatifs de Podemos. Reste que la victoire de la droite, même spectaculaire, demeure bien en dessous de la barre de la majorité absolue. S’il y a un nouveau gouvernement, il faudra donc une coalition stable, ce qui suppose de longues et laborieuses négociations avec d’autres formations.
« Une nouvelle chance à Mariano Rajoy »
Le quotidien de centre gauche El País note par exemple que le Parti populaire se renforce, alors que la gauche recule. L’autre grand quotidien espagnol El Mundo a pour titre : « Les Espagnols ont donné une nouvelle chance à Mariano Rajoy. »
L’union entre Podemos et la gauche radicale, réunis dans Unidos Podemos, se brise dans l’assaut donné contre les socialistes du PSOE, note également El Mundo. De son côté, El País souligne que les socialistes espagnols, même s’ils sont restés la première force de la gauche devant Unidos Podemos, ont quand même perdu cinq députés par rapport aux élections de décembre dernier. Avec seulement 85 députés au Parlement, le PSOE réalise le plus mauvais score de son histoire.
El País note également que la coalition de la gauche anti-libérale Unidos Podemos a perdu plus d’un million de voix depuis décembre. Mais, El Mundo souligne que le Parti libéral du centre est la principale victime de ce vote en faveur du Parti populaire avec huit députés en moins par rapport aux 40 obtenus en décembre.