Espagne: la droite en tête des législatives, mais loin de la majorité absolue

Les Espagnols votaient ce dimanche 26 juin pour la deuxième fois en six mois pour élire leurs députés. Les résultats sont encore provisoires, mais les conservateurs sont en tête devant les socialistes qui résisteraient donc à la coalition de gauche radicale dirigée par le parti Podemos.

Avec AFP et notre envoyé spécial au siège de Podemos à Madrid,  Tudor Tepeneag

Une chose est certaine ce dimanche soir : les conservateurs du Parti populaire du Premier ministre remportent les élections législatives espagnoles. Ils obtiennent environ 137 députés sur un total de 350, soit 14 de plus qu’en décembre dernier.

De leur côté, les socialistes du PSOE gardent leur deuxième place, avec 85 sièges contre 90 lors du précédent scrutin. Ils sont suivis par l’union antilibérale Unidos Podemos qui décroche 71 sièges, similaire à la dernière élection. Le parti de gauche radicale ne réussit donc pas son pari de devenir la première force politique de gauche en Espagne. En quatrième position, le parti centriste libéral Ciudadanos perd environ un quart de ses places de parlementaires obtenues en décembre.

Dès l'annonce des résultats, Mariano Rajoy a savouré sa victoire. « Oui, c'est vrai, nous avons gagné », a déclaré le chef du gouvernement sortant à une foule en liesse rassemblée à Madrid devant le siège de son Parti populaire (PP) et agitant les drapeaux bleu azur de la formation. « Et nous réclamons le droit de gouverner, précisément parce que nous avons gagné les élections », a-t-il lancé, après six mois de blocage politique.

Déception chez Podemos

Au siège de Podemos, le leader du parti Pablo Iglesias a reconnu ce dimanche soir la défaite de son camp : « Je dois dire que le résultat électoral de ce soir ne nous satisfait pas. Nous avions d'autres attentes. Nous regrettons la perte de soutien pour l'union des forces progressistes. Il est vrai que ce que nous avons fait ces deux dernières années a une portée historique et que l'histoire de notre pays est plus importante que toute autre chose. Mais il est également vrai que ce soir, nous attendions un résultat électoral différent. » Le numéro 2 Iñigo Errejon a reconnu que ce n'étaient « pas de bons résultats » pour son parti. « Ce ne sont pas ceux que nous espérions et ils ne sont pas bons pour l'Espagne parce qu'ils retardent le processus de changement politique », a-t-il déclaré.

Malgré la victoire assez nette du Parti populaire, les choses n’ont donc au final pas beaucoup évolué en six mois. L’Espagne n’a toujours pas de majorité claire et évidente au Parlement. Il faudra donc encore passer par des négociations difficiles avant de pouvoir former un gouvernement stable à Madrid.*

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