Visas: l’UE minimise l’ultimatum lancé par la Turquie

Dans un entretien publié ce lundi 15 août par le quotidien allemand Bild, le ministre turc des Affaires étrangères menace de mettre de côté l’accord sur les migrants si l’Union européenne n’autorise pas d’ici octobre les Turcs à voyager sans visa.

Pour le ministre turc des Affaires étrangères, les Européens « humilient » la Turquie au lieu de l’aider après le putsch raté du 15 juillet. Dans un entretien publié ce lundi par le quotidien populaire allemand Bild, Mevlüt Cavusoglu a déploré le gel des négociations d’adhésion à l’UE et des discussions sur l’exemption de visas pour les ressortissants turcs.

La libéralisation des visas pour les citoyens turcs s’inscrit dans le cadre de l’accord sur les migrants signé entre la Turquie et l’Union européenne le 18 mars dernier. Les différentes parties avaient alors convenu d'aboutir à une possible libéralisation des visas d'ici fin juin. La date largement dépassée, le gouvernement turc a fixé son nouvel ultimatum à octobre, faute de quoi la Turquie n'acceptera plus le renvoi de réfugiés vers son territoire.

72 critères obligatoires

Mais la pression turque n’entame pas la confiance de l’exécutif européen, constate notre correspondante à Bruxelles, Laxmi Lota. « Nous sommes obligés de coopérer, dit un porte-parole de la Commission. Cet accord est dans l'intérêt des deux parties. Nous ne travaillons pas sur un plan B, ajoute le représentant de l'instance. »

La Turquie doit remplir 72 critères obligatoires si elle veut obtenir l'exemption de visas pour ses citoyens. Or, toutes ces conditions ne sont pas réunies. L’Union européenne demande ainsi une modification de la loi turque sur la lutte antiterroriste, car elle porte selon elle atteinte à la liberté d'expression et autorise les arrestations arbitraires.

a (RE)LIRE : UE: la Turquie ne remplit toujours pas les critères pour une exemption de visas

Ankara refuse d'amender ces dispositions. « Pourquoi la lutte contre le terrorisme devrait-elle être un luxe pour la Turquie ? » demande le président turc Recep Tayyip Erdogan. Le bras de fer est engagé.

Partager :